On ne le répétera jamais assez, les bonnes tables font partie des choses qui aident à retrouver le moral en ces journées hivernales qui semblent s’éterniser… Alors que la pluie tourmente incessamment les carreaux et que le vent frappe quiconque ose s’aventurer dehors, difficile de se rappeler qu’Hiver ne se résume pas uniquement à frimas et semaines grisâtres à n’en plus finir. Pourtant, il peut également être une farandole de gourmandises et de saveurs tout aussi délicieuses qu’inattendues … Surtout en Provence où la saison hivernale est également le temps des truffes délicates, des raviolis raffinés et des fruits de saison, à la chair gourmande. Et lorsque ces délices peuvent se déguster dans un cadre à la fois élégant et insolite, le plaisir n’en est que plus fort !
Or, c’est justement ce que propose mon secret gourmand du jour,  le discret et raffiné Logis Du Guetteur …

Une très belle adresse que nous avons eu la chance d’apprécier lors l’une des nos escapades provençales et que je me propose aujourd’hui de partager avec vous. Car croyez-moi, le Logis du Guetteur, est incontestablement une table à ne pas manquer ! D’abord, parce que ses délices vous seront présentés dans l’enceinte d’un ancien donjon médiéval.
Mais également parce que vous en garderez un souvenir gustatif fabuleux !

Vous l’aurez compris, je suis pour ma part totalement conquise par cette bonne table qui (oh comble de joie!) se trouve à moins d’1h30 de chez moi, dans la ravissante commune des Arcs-sur-Argens, du côté de Draguignan …
Alors, prêts à vous régaler ?

Vue depuis le donjon sur les village des Arcs.

Un décor médiéval inégalable: bienvenue au Logis du Guetteur …

Le Logis du Guetteur est l’une des très bonne surprises de Provence et a d’ailleurs été inscrit au Guide Michelin, au Guide Gault et Millaut et au Guide du Champerard. Un palmarès de taille pour cette adresse de charme qu’il me tardait tant de vous partager et dont je garde un si bon souvenir.  Mais pour ne rien vous cacher, j’ajouterai qu’il s’agit également d’une adresse insolite, comme j’aime à les débusquer lors de mes voyages ou de mes virées …
En effet, le restaurant vous accueille sur la Place du Château des Arcs-sur-Argens, dans la partie médiévale des Arcs. Et, petit détail qui galvanise l’historienne en moi, le repas se prend dans l’enceinte d’un véritable donjon, dit « La Tour Sarrazine« . Laquelle servait autrefois de salle commune.

Un cadre atypique au coeur de la Provence médiévale.

Construit au XIIIème siècle, le donjon possède un charme inouï avec ses salles voûtées en pierre, sa cheminée, ses tapisseries et sa décoration pointue et apprêtée. L’illusion est parfaite, et l’on se prête volontiers au jeu :
Sous ces voûtes sublimes où se reflète l’ombre vacillante des flammes, on s’imagine volontiers être les seigneurs de ces terres ; festoyant dans l’antre du château en compagnie d’une cour chatoyante et prestigieuse … Et en prêtant l’oreille à nos propres rêveries, on pourrait presque entendre le froissement des robes dans les passages exigus, les rires de jeunes seigneurs et le son du luth égrenant ses jolies notes dans la salle de banquet …
Un cadre authentique et pourtant presque irréel …
En outre, les teintes de parme et de blanc choisies pour la décorations s’intègrent parfaitement à l’ensemble, sans le dénaturer et mettant encore (si cela était nécessaire !) davantage cet endroit prestigieux en valeur. En somme, nous sommes face à ce que ja qualifierais de parfaite osmose de l’Histoire et du Charme. Un mariage prestigieux entre cachet et modernisme. Mais ce n’est pas là le seul atout de cette charmante table provençale …
Car même si l’endroit n’était pas déjà fabuleux, la cuisine à elle seule vaudrait le détour !

Une vaisselle délicate qui participe encore au sentiment d’opulence et d’authenticité du lieu.

Découvrez un éventail de saveurs raffinées…

Comme je l’ai dit plus haut, la gastronomie provençale hivernale regorge de petites merveilles, fondantes et délicates en bouche. Le Logis du Guetteur propose à ses invités de redécouvrir toute la chaleur que la saison froide peut offrir, via une cuisine délicieuse, aux saveurs finement étudiées, mêlant produits du terroir et savoir faire d’un chef renommé.
Max Callegari, présent depuis plus de 30 ans dans les cuisines du Logis du Guetteur, manie avec aisance technique culinaire affirmée et inventivité délicieuse, tout cela pour ravir nos papilles. Ce virtuose des associations hivernales à base de marrons, de truffe ou de potimarron, est également passé maître dans l’art de mélanger les goûts plus estivaux, à la manière d’un véritable Vivaldi de la gastronomie.
Et le résultat est à la hauteur de nos attentes puisque cela donne une carte terriblement alléchante …
Aux brassages certes surprenants, mais qui ressemblent à un feu d’artifice en bouche et dont l’on se souvient bien longtemps après sa visite au Logis du Guetteur …

Les coings, un incontournable de la gastronomie provençale, sous forme de décoration !

Un petit échantillon des spécialités de la maison ? Alors parlons bouillon de truffe, l’un des plats les plus plébiscités par les habitués du Logis du Guetteur. Et très probablement l’un des mets les plus délicats que je n’ai jamais eu l’occasion de déguster. Mais aussi des ravioles de foie gras aux cèpes, de l’émulsion à la truffe, du loup sur barigoule d’artichauts et petits légumes au safran ou du veau en filet sur une poêlée de champignons à la cacahuète. Sans oublier les chips de topinambour, la bisque de homard ou de tourteaux. Ou encore, la tulipe ananas à la vanille et sa crème de coco …
Séduisant n’est-ce pas ?
Un véritable Graal culinaire dans un cadre qu’Arthur et ses chevaliers eux-même n’auraient pas dédaigné.

Un cadre médiéval à souhait, avec tapisseries incluses !

Notre expérience…

Le jour J, Monsieur Chaton Chiffon et moi sommes arrivés en fin de matinée au Logis du Guetteur, impatients de découvrir cet endroit que j’avais choisi à cause de son cadre atypique. Mais également pour les raviolis à la truffe.
Car c’est là l’un de mes nombreux péchés mignons … Et l’Hiver en Provence est pour moi synonyme de marathon truffe, c’est probablement l’une de mes saveurs préférées !
Alors lorsque nous nous sommes vu offert à Noël une boxe dégustation, j’ai immédiatement opté pour Le Logis du Guetteur, tout autant à cause du cadre magistral que pour goûter à ce festival de gourmandises truffées. Et peu importe que cela soit loin de la maison, nous avions de toute façon l’intention de profiter d’une véritable escapade. Avec tout ce qu’elle comporte d’aventure et d’indolence.
Ainsi, nous avons d’abord profité de la vue des environs du haut de la place du château pour découvrir un peu le paysage en contrebas, puis avons pris le temps de se balader dans l’hôtel. Avant de nous diriger vers l’entrée du restaurant, en admirant au passage les tapisseries colorées de l’escalier.  Lequel nous emmène à l’étage inférieur, où le donjon déroule pour nous la solennité de ses 4 lourdes salles voûtées.

Une table prêt de la cheminée ?
Sans soucis !

Le personnel nous prend en charge immédiatement, avec sympathie et professionnalisme, et nous propose de choisir notre table. En cette froide journée de Janvier, la proximité de la cheminée me semble infiniment attrayante et c’est là que nous décidons de nous installer.
L’attente ne sera pas longue, car étant détenteurs d’une Smartbox, nous avons droit à un menu spécial où sont couchés noir sur blanc les fameux raviolis à la truffe ! Nous ne mettrons d’ailleurs pas longtemps à choisir parmi les deux entrées, deux plats et deux dessert qui composent cette sélection et avons tout le loisir d’admirer le cadre somptueux en attendant que l’on nous apporte nos plats.
Du reste, je dois avouer que la passionnée d’histoire que je suis est aux anges en contemplant la salle où nous sommes installés ! J’avais déjà eu l’occasion de déjeuner dans des endroits pour le moins insolites (comme un cloître ou -vous vous en doutez- dans un château), mais jamais encore dans un donjon ! Or, c’est désormais chose faite grâce au Logis du Guetteur. Et j’ai ce jour là découvert que dans les donjons, et contrairement à ce que l’on raconte dans mes livres, on mange également très bien !

Car je vous l’assure, ce qui a suivi a été pleinement à la hauteur de ce cadre d’exception. Et je ne suis pourtant pas dénuée d’exigence dès lors que l’on touche au domaine des saveurs de ma région …

Le menu : une farandole de saveurs !

La dégustation…

Notre serveuse est bientôt de retour avec la mise en bouche, une crème de foie sur un petit pain à l’encre de seiche, et d’un délicieux velouté parfumé aux champignons d’Asie. Pour ma part, je ne suis pas une inconditionnelle du foie et autres abats, donc je me garderais bien d’en parler. Mais mon compagnon s’est régalé avec sa double portion.
Et nous sommes tous deux unanimes sur le velouté, délicat et finement parfumé, un vrai délice !
Pour l’entrée (et sans surprise si vous avez suivi mon engouement pour la truffe ! ), nous avons tous les deux choisi les ravioles à la truffe blanches, un pur enchantement gustatif ! La cuisson était parfaite, de même que le gout tout à la fois puissant et raffiné de la truffe blanche, relevé par la douceur de la sauce foie gras …
Concernant les plats, nos choix divergeaient à nouveau, ce qui nous a donné l’occasion de tester les deux items du menu. Le cabillaud aux coquillages pour moi et la poularde pour mon compagnon. Le cabillaud était simplement délicieux, très loin de l’image fade et « habituelle » que je m’en fais généralement.
Il faut dire que je ne mange que très peu de viande, voir pas du tout, et que je retrouve très souvent le cabillaud au menu de mes déjeuners, du coup je suis assez exigeante sur ce point ! Mais là rien à redire, il est goûteux, parfaitement cuit et le fait de l’avoir laissé macéré avec la sauce au coquillage lui donne un délicat fumet marin, à mille lieux de l’aspect ennuyeux que je reproche habituellement à ce pauvre poisson. Quant à la poularde, son propriétaire s’en est déclaré ravi et pour avoir goûté la purée de céleri, je peux vous assurer que c’était une véritable réussite !
De même que les chanterelles que j’avoue avoir picorées, pour les besoins de cet article… bien évidemment !
Enfin, vient le temps des dessert et le point d’orgue de cette jolie symphonie culinaire …
Nous optons tous les deux pour le Baba au Rhum qui s’avère, une fois encore, être une très bonne surprise. Tout en légèreté et maîtrise, on redécouvre ce dessert aux saveurs d’enfance et d’Hiver, toujours réconfortant certes, mais (à la manière du lieu où nous nous trouvons) devenu quasiment aristocratique avec ses dés d’ananas audacieux …

Les ravioles à la truffe … un pur délice !

Que dire …
Lorsque nous quittons le donjon pour croiser le fer avec le pâle et délicat soleil de Janvier, nous sommes repus et émerveillés. Ce tourbillon chevaleresque de saveurs, cet écrin tout droit sorti d’un roman de cape et d’épée … Chaque seconde passée à la table du Logis du Guetteur a été pour nous une découverte exquise. Pour l’âme comme pour les papilles !
Et j’avoue qu’il est difficile de quitter ce lieu enchanteur, cette succulente faille temporelle où Histoire, Patrimoine et Excellence Culinaire se conjuguent avec autant de brio …
Une flânerie gourmande, certes à 1000 lieux de mes Instantanés Porquerollais estivaux, mais qui vaut également le détour !

Et vous ?

Connaissez-vous cette bonne adresse provençale ?
Et la commune des Arcs-sur-Argens ?
Des bonnes adresses à me confier ?
Dites moi tout !
Et pour moi je m’en vais planifier ma prochaine escapade provençale, en espérant que vous en ferez autant !

XoXo Le Chaton Chiffon.